Historique • 1986-2003
Ceci permit au mois de juin 1986 lors de l’opération Saturne au meeting de Caen Carpiquet d’installer un stand, d’exposer un moteur de Typhoon (avion de Rowland) et d’assurer la vente difficile de cartes postales et d’autocollants.
En septembre 1986, après des informations à préciser, la fouille concernant l’appareil de F.E. Holland est entamée en présence de l’ intéressé sur le lieu d’impact certain. Pas de découverte importante sauf une tache d’huile moteur. Il est à noter que l’avion était à environ 15 m du sol en légère descente quand le Flight Lieutenant Holland serait monté sur l’aile puis aurait ouvert son parachute à la main. La voile s’est gonflée avant l’impact éjectant le pilote au ras du sol, celui-ci terminant sa course dans les branches d’un orme existant encore au jour de la fouille mais mort. F.E. Holland fut officiellement reçu par le maire de Croissanville.
Pendant l’année 1987, Jacques Bréhin s’occupa personnellement de l’organisation de l’assemblée générale des pilotes et personnels au sol de Typhoon. Cette réunion dura 3 jours.
Le 5 juin 1987 le moteur de l’avion de Rowland fut remis à la ville de Caen à l’occasion d’une cérémonie officielle à l’Hôtel de ville (photo 4).
Il est bon de préciser ici qu’une erreur s’est glissée dans les articles de presse de ce jour. En effet le moteur remis à la ville de Caen n’est pas celui de l’avion de F. Holland mais celui de son équipier le F/S J. Rowland ce qui a entraîné pour la reproduction du Typhoon du Mémorial de Caen f immatriculation correspondant à l’avion de Holland.
Le 6 juin 1987, Jacques Bréhin remettait le moteur de l’avion du F/O Thomas, 439 Sq au colonel Leblanc, Attaché de I’Air de l’ambassade du Canada à l’occasion d’une cérémonie officielle à Vendes (photo 5).
Après un déjeuner offert par I’ASAVN (Mme Gibert) et les communes de Martragny et Cully, la centaine d’invités (dont environ 80 anciens pilotes de Typhoon) se déplace pour la visite des anciens A.L.G. (Advanced Landing Grounds) de B9 Lantheuil (143ème Wing) et B6 Coulombs (121ème Wing et 124ème Wing). Soudain un des pilotes se précipite à travers bois jusqu’à un gros arbre où il retrouve les inscriptions qu’il y avait faites durant l’été 1944 (photo 6).
Le moteur remis aux canadiens fut transporté officiellement de Tilly en Allemagne par la valise diplomatique sous forme d’un camion et de convoyeurs de langue anglaise. Un appareil de transport de la RCAF transféra ensuite la relique vers Montréal. Jacques Bréhin, son fils Michel et leurs épouses furent officiellement conviés au Canada afin d’assister à une cérémonie au 438ème Squadron existant encore à ce jour. Ils furent reçus là-bas comme ils avaient eux-mêmes reçus les canadiens avec chaleur et amitié. Ils furent conviés à de nombreuses visites et purent même effectuer un vol sur North American T6 Harvard, avion-école biplace d’entraînement ayant formé une génération de pilotes de chasse français dont certains le furent au Canada (photo 7). Cet avion servait aussi (comme le Typhoon) d’appui feu en Algérie.
Durant l’année 1988, l’élan donné par les cérémonies de 1987 apporte une succession de cérémonies commémoratives avec dépôt de stèles et plaques à l’emplacement des anciens aérodromes. Le premier à B2 Bazenville, stèle inaugurée par Pierre Clostermann, 1er Chasseur de France en septembre 1988 en présence des autorités canadiennes (photo 8). Pose d’une stèle également à B4 Bény-sur-Mer et à B9 Lantheuil.
Durant l’été 1989, Jacques Bréhin et son équipe décide sans la moindre conviction d’entamer une fouille à l’endroit présumé de la chute d’un Typhoon à Cheux. L’absence de conviction est due à la configuration du terrain parfaitement lisse et l’absence de toute trace d’impact. Mais dés le départ, le 22 juillet 1989 une quantité phénoménale de débris d’objets est extraite : train d’atterrissage, pales d’hélices, canons puis enfin le moteur. Grâce à des témoignages et aux archives britanniques, cet avion est identifié comme celui du Flying Officer W.F. Anderson, 247 Sq abattu par la DCA à Missy-Bougy le 17 juin 1944. Malgré que le pilote ait réussi à sauter en parachute de son appareil immatriculé MN 809, des témoins racontent que les allemands lui ont tiré dessus à balles traçantes. Après sa remise en état ce cinquième moteur rejoindra le musée d’Arromanches au grand plaisir du colonel Bimont vice président des Forces Aériennes Françaises Libres.
Depuis cette date, l’association est à la recherche du Typhoon de Félix Bonnet, 198 Sq tombé le 19 août 1944, tué et disparu à Vimoutiers au retour d’une attaque sur Lisieux, il avait décollé de B10 Plumetot et son chef était le commandant Ezanno des FAFL. Bonnet en faisait partie également. Or il était d’origine italienne (pays adverse) et engagé dans la Légion Etrangère et reversé dans l’aviation en raison de ses compétences. Une polémique aurait existé entre les autorités britanniques et Paul Ezanno, les britanniques suggérant discrètement que Bonnet aurait pu en raison de ses antécédents passer à l’ennemi. Ainsi la découverte de son appareil et éventuellement de ses restes permettraient de conforter la conviction qu’avait Paul Ezanno que Bonnet n’avait pas trahi (il avait fait engager celui-ci en Afrique lorsqu’il était sur Bleinheim).
En septembre 1989, une nouvelle fouille aux Autels-Saint-Bazile permet de mettre à jour les restes du Typhoon et la dépouille du Flight Lieutenant Arthur Miron, 245 Sq tombé le 17 août 1944. Seuls les quatre canons et une roquette sont trouvés.
En décembre 1989 sa famille dont son frère Ernest, ancien pilote de bombardier Lancaster, un autre frère et une soeur, vient spécialement du Canada assister à son inhumation au cimetière de Saint-Charles de Percy, dernier cimetière ouvert pour donner une sépulture aux soldats et aviateurs alliés tombés en Normandie (photo 9).
1990 :
Inauguration du Typhoon Memorial de Noyers-Bocage le 9 juin en présence de monsieur Raymond Triboulet, ancien ministre du général de Gaulle, président du comité du débarquement (photo 10).
Inauguration d’une stèle à B5 Le Fresne-Camilly le 10 juin en présence du général Ezanno.
Rencontre de André Lord, 438 Sq en visite au Mémorial de Bayeux avec « Johnny » Johnson, célèbre pilote de Spitfire (photo 11).
1991 :
Mise à jour du site de crash du Typhoon de Roy Crane à Pont-d’Ouilly en août (photo 12). Inauguration de la stèle de B6 Coulombs le 11 septembre en présence de R. Triboulet.
1993 :
L’association est contactée par I’Ambassade d’Australie via le général Ezanno pour organiser la cérémonie d’inhumation du P/O D.W. Mason, 198 Sq le 10 mars à Saint- Charles de Percy. La famille de Mason emmenée par sa fille Judith se rend ensuite au Typhoon Memorial de Noyers (photo 13).
1994 :
Cérémonie à B9 Lantheuil le 5 juin en présence de V. Mac Mann et A. Lord.
Visite du premier ministre australien, Paul Keating, au Mémorial de Noyers-Bocage le 6 juin.
Inauguration de la plaque portant les noms des 151 pilotes tombés au champ d’honneur pendant la bataille de Normandie à Noyers-Bocage le 8 juin (photo 14).
1996 :
Cérémonie à Moult-Airan en mémoire du Warrant Officer (adjudant) Henry Talalla (182 Sq tombé le 25 juillet 1944, le 29 septembre en présence de l’Air Commodore C.D. North-Lewis.
1999 :
Réunion des pilotes de Typhoon à Noyers-Bocage les 5, 6 et 7 juin.
Inauguration du monument à tous les pilotes de Typhoon et au Personnel au Sol à Noyers-Bocage 15 septembre.
2000 :
Mise à jour du site de crash du Typhoon du F/L John Slaney, 245 Sq à Danvou-la-Ferrière. Retrouvailles avec Denise Chalaux qui lui avait offert de le cacher après que celui-ci ait été abattu le 15 juin 1944 (photo 15).
Inauguration d’une stèle à Mesnil-Hubert-sur-Orne en l’honneur du F/L Roy Crane le 14 septembre au cours de laquelle il prononça le discours suivant :
« Laissez-moi tout d’abord vous dire que c’est un grand honneur d’être ici aujourd’hui avec vous tous car je suis sûr que vous comprendrez que mon appareil était une partie de moi-même. Il fut un grand ami pour plusieurs opérations, un appareil d’une grande puissance, bien armé pour voler. Je suis très fier du grand honneur qui est donné à mon Typhoon aujourd’hui et du fait qu’il devient partie intégrante de votre histoire.
Comment cela se passa-t-il ? Mon appareil était un des douze Typhoons qui volait dans des sections de quatre. Chacun d’entre eux était armé de huit fusées et de quatre canons. Nous quittâmes notre base de B6 Coulombs dans le Calvados à 17h05 le 2 août 1944 pour un vol de reconnaissance armée à basse altitude pour détruire les convois blindés allemands et les chars dans le secteur de Falaise-Condé-Flers et Putanges.
Ma section était dirigée par le commandant Kit North Lewis. Nous avons attaqué des transports motorisés avec des canons dans la vallée vers l’Ouest puis nous continuâmes à voler à basse altitude au-dessus de la vallée vers Pont-d’Ouilly, puis nous montâmes au-dessus de la colline vers Fourneaux et Mesnil Hubert . Mon appareil fut touché sur l’aile gauche par des tirs antiaériens puis il prit feu. Ils avaient fait feu après notre passage. Je tournai donc ensuite pour revenir à travers la vallée vers mes propres lignes tout en ayant de la fumée et du feu qui s’échappait de l’aile.
J’avais presque traversé la vallée en direction du Nord quand l’appareil commença à plonger vers le sol. Le manche à balai ne répondait plus et je me rendis compte rapidement que l’appareil avait été touché à la queue parce que l’avion partait en looping à l’envers, j’étais suspendu à mon harnais. J’entendis une voix dire : Pour l’amour de Dieu, tire-toi Roy avant qu’il ne soit trop tard. J’éjectai la verrière, débranchai la radio et détachai le harnais et fus éjecté du cockpit telle une fusée. Je me suis mis à tournoyer mais malgré tout je trouvai facilement la poignée d’ouverture et quand mon parachute s’ouvrit, je vis et entendis mon appareil et les huit fusées à bord exploser dans le champ d’à côté. Je percutai quelques peupliers, le parachute se déchirât et je descendis rapidement vers le sol (en un lieu connu maintenant sous le nom de Le Caprice). Ce fut un coup de chance car j’aurais été une cible certaine ; en effet je fus immédiatement entouré par une vingtaine de soldats SS. J’avais atterri juste dans le milieu de leur camp.
Je n’entrerai pas dans le détail de ce qui s’est passé par la suite mais cela se termina de la façon suivante : on m’emmena manu militari jusqu’à un arbre puis un soldat pointa sa mitrailleuse sur moi ; soudain ils se tournèrent tous à l’approche d’un officier SS accompagné de deux aviateurs allemands. L’un deux était un Oberfeldwebel. Il y eut une discussion très animée. Les deux aviateurs réussirent finalement à faire de moi leur prisonnier. Il s’avéra qu’il s’agissait de ceux qui m’avaient abattu et ils m’emmenèrent en haut de la colline où se trouvait leur batterie de canons de 37 mm. L’ Oberfeldwebel de 36 ans m’avait sauvé la vie et devait le faire à nouveau plus tard mais ceci est une autre histoire. Je n’avais que vingt-deux ans ».
2001 :
Réunion des pilotes de Typhoon et de leur personnel au sol à Noyers-Bocage les 8 et 9 septembre.
2003 :
Extraction en septembre entre Monts-en-Bessin et Noyers-Bocage des débris d’un P-47 Thunderbolt (photo 16). Cet avion et son pilote dont les restes carbonisés furent trouvés restent à ce jour non identifiés malgré qu’une délégation d’experts américains soit aussitôt venue d’Allemagne.